Les aventures des soeurs gores [Extrait]

Le ciel est bleu, les oiseaux chantent, l'herbe est verte dans les prés, le cycle éternel de la nature est si paisible....

Enfin ça, c'est ce que disent tous ces connards qui ne savent ni assumer leurs opinions ni leurs positions dans la société.

Au fait, je me présente, je m'appelle Cerise et mes sœurs s'appellent Citronnelle et Cassis, oui, je sais, nos parents étaient de vrais tarés pour nous donner des noms pareils....

Vous devez penser : "Au moins, avec des noms tels que ceux là elles sont certainement très mignonnes."

Ah bon ? Vous croyez ? Si vous le dites…

Tous ceux qui nous connaissent nous appellent les sœurs gores.....

Cassis par Cerise

Très jeune, ma sœur aînée Cassis fût attirée par la médecine, il  faut dire que notre père étant un grand chirurgien, toute notre enfance fût baignée dans des livres de médecine, assez sanglants d'ailleurs...

Certaines choses pour lesquelles d’autres autres enfants auraient pleurés ou auraient étés terrorisés ; n’étaient pour Citronnelle et moi rien d'autre que la routine.

Mais pour Cassis, c'était autre chose, un rêve, une passion, voire même une pulsion de désir.

Ce que les gens ne savaient pas en revanche, c'était que Cassis était comme notre père, tous deux ne désiraient en aucun cas exercer ce métier à cause d'une irrésistible envie de sauver des gens.... non, mais plutôt à cause une irrésistible envie de trifouiller les entrailles des gens, vous me suivez ? 

Petite, lorsque les autres enfants jouaient à la balançoire ou à la marelle, Cassis s'amusait à tuer puis à disséquer les petits animaux, charmant non pour une enfant d’à peine 8 ans ? Mais ceci ne fût qu'au début... elle se lassa vite.

C'est pourquoi un beau jour d'automne alors qu'elle n'avait pas encore ses treize ans, elle se glissa dans le laboratoire de notre père.

Il était là, l'objet de ses rêves : un cadavre prêt à être disséquer.

Sans plus attendre, elle mit consciencieusement des gants et attrapa délicatement un scalpel posé à ses côtés.

Un grand frisson la parcourue, elle était si heureuse...

Elle ne m'en raconta jamais plus. La seule chose dont je me rappelle c'est que lorsque mon père, Citronnelle et moi sommes entrés dans la pièce, Cassis était là, un sourire aux lèvres.

Assise près du cadavre soigneusement recousu, sa belle robe blanche maculée de sang, ses petites mains tenaient amoureusement le cœur de ce dernier. Sur ses genoux qui retenaient leur charge avec peine, se trouvaient le cerveau et l'intestin du cadavre qui retombait de chaque côté de ses cuisses sur les plis de sa robe.

Etant une élève hors pair et excellent en ce domaine, elle fût tout de suite intégrée à la fac de médecine après son bac. Et comme tout le monde s’en doutait opta pour la formation de médecin légiste.

A ce jour,  je ne pense sincèrement pas que qui que ce soit d'extérieur à notre famille ne se rende compte de ce que Cassis est réellement : un monstre.