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A piece of book
18 septembre 2014

Le reflet du miroir [Extrait]

 

veuve face

 

Comme tous les soirs avant d’aller se coucher, Précillia regarde son reflet dans le miroir avec une grande satisfaction, orgueilleuse, oui, elle l’est, cependant elle n’y voit aucun mal. Pourquoi ne le serait-elle pas ? Après tout elle est tout de même la plus belle fille de son lycée, avec ses longs et magnifiques cheveux blonds, ses yeux bleus azur et sa taille mannequin, elle aime être désirée et être enviée. Et puis elle a également les meilleures notes de toutes les classes de terminales, comment ne pas vénérer son propre reflet lorsque l’on se sent à la fois si belle et si intelligente ? Elle soupire d’aise en remettant une de ses mèches de cheveux en place puis part se mettre dans son lit, sereine.   

 

 

1789, Félicia de la Mirandole regarde son reflet dans le miroir une dernière fois avant d’être conduite à l’échafaud, comment a t’elle pu en arriver là ? Quel gâchis, son si beau visage qui tombera bientôt en lambeaux… Si c’est son excès d’orgueil qui l’a conduite vers la mort, Félicia ne s’en repend pas, elle est juste totalement malade de savoir que sa beauté sera bientôt perdue à jamais. Elle s’avance, lentement, dignement vers la guillotine, les idiots dans la foule hurlent qu’ils désirent sa mort, ils n’ont pas d’importance, ils n’en auront jamais, se ne sont que des insectes insignifiants. Elle pose avec délicatesse sa tête dont la magnifique chevelure noire de jais retombe en cascade de l’autre côté de l’encoche mortelle. De cagoule elle n’en a pas voulu, quelle impolitesse de lui proposer de cacher son magnifique visage. Elle lève les yeux une dernière fois vers ce reflet qu’elle chérie plus que tout au monde qui apparaît à elle dans cette lame monstrueuse. Elle sourit et puis.. Plus rien… Le vide, le noir.

Félicia ouvre les yeux, elle ne comprend pas. Pour elle cela ne fait aucun doute elle est bel et bien morte. Elle est perdue, seule, piégée dans ce noir qui l’absorbe, dans cette obscurité qui ne lui renvoi aucune image d’elle même. C’est peut être ça après tout l’enfer. Elle se relève tant bien que mal, en réalité a ce moment précis, elle ne ressent plus son corps, ne le voit plus n’a même plus conscience qu’elle avait pu en avoir un. Elle tente de se repérer mais ne voit rien, elle voudrait pleurer, elle ne peut même pas. Elle erre durant des jours, des mois, des années, qui pourrait le dire ? Personne. Un jour, sans qu’elle sache pourquoi, une lumière atroce, une lumière de feu apparaît. Elle lui rappelle des souffrances lointaines et presque oubliées en lui brûlant les yeux. Elle tente de voir mais ne distingue qu’une vague silhouette qui se profile au loin. Celle ci se rapproche, elle peut maintenant distinguer qu’elle est immense et que la puissante lumière de feu est en réalité l’aura de son propriétaire. Une voix grave et sombre raisonne dans sa tête.

 

«  Je suis Cerbère le gardien des portes de l’enfer, tu dois me suivre. »        

 

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